Présentation

« Ireland in the Concert of Nations, 1922-2022 /

 

L’Irlande dans le concert des nations, 1922-2022 »

 

Congrès SOFEIR 2022 / 2022 SOFEIR Congress

 

18-19 mars 2022, Université d’Orléans

Laboratoire REMELICE EA 4709

 

 

« To the Nations of the World! Greeting. ». Ainsi commençait le message du Premier Dáil le 21 janvier 1919, demandant aux nations libres du monde de reconnaître l’indépendance de l’Irlande et son statut de République. Cet appel incitait les vainqueurs de la Première guerre mondiale à reconnaître l’indépendance de l’Irlande et à sécuriser pour le nouvel État une place au sein de la Société des nations qui allait se créer. Insuffisant pour sensibiliser les « grandes nations » à la cause irlandaise, le message s’inscrivait néanmoins dans une stratégie résolument internationale. Tandis que des tractations étaient menées à Paris lors de la Conférence de la Paix, Eamon De Valera s’envolait pour les États-Unis pour y trouver le soutien de la communauté irlando-américaine. Peu de temps après, les plénipotentiaires, incluant Arthur Griffith et Michael Collins, partaient à Londres pour négocier les termes du Traité anglo-irlandais qu’une faible majorité voterait au Dáil et qui allait donner lieu à la guerre civile irlandaise. Celui-ci organisait en effet la partition de l’île et le maintien de six comtés sur les neuf de l’Ulster au sein du Royaume-Uni sous le nom d’Irlande du Nord.

1922, année charnière, concrétisa l’indépendance d’une partie de l’île vis-à-vis de la Grande-Bretagne, liberté relative dans la mesure où le nouvel État avait encore un statut de dominion au sein de l’Empire britannique. Le 6 décembre 1922, l’État libre d’Irlande était en effet créé, sur la base d’une première Constitution d’inspiration d’abord plus libérale voire laïque que son passé récent n’aurait pu le laisser présager.

La commémoration du centenaire de ces événements pendant lesquels l’Irlande divisée se forgeait une place dans le concert des nations reste elle-même controversée, car fondée sur des récits toujours divergents. Paradoxalement, une même symphonie (ou cacophonie ?) semble résonner cent ans plus tard, dans le rapport aux autres nations européennes comme dans le questionnement renouvelé sur la partition de l’île. L’appel de l’Irlande passé aux nations libres pour asseoir sa place au sein,notamment, de l’Europe se retrouve aujourd’hui alors que le Royaume-Uni – et donc les six comtés nord-irlandais – quitte l’Union européenne et que l’État irlandais réaffirme ses liens avec cette dernière. De même, un siècle après sa partition, la possibilité pour l’Irlande d’être réunifiée n’a jamais été aussi envisageable alors que les méandres du Brexit ont orienté tous les regards vers elle. Par contrecoup le conflit nord-irlandais refait surface. Entretemps, les sociétés irlandaises n’ont pas échappé à de nombreuses influences internationales et tendances mondiales, même si elles y ont parfois résisté, qu’il s’agisse de politique économique dominante ou de sécularisation entre autres.

 

Ce Congrès de la SOFEIR souhaite marquer le centenaire en interrogeant la place de l’Irlande, île, État et sociétés, dans le contexte international, au fil des ans depuis la partition, et dans une perspective contemporaine. Il s’agira aussi de se pencher sur les évolutions culturelles, sociales, politiques, économiques au sein de l’île dans leur contexte international ou dans une perspective comparative large, incluant tous les objets d’étude possibles, dont la question des représentations littéraires, artistiques ou filmiques.

Comité d'organisation : Karin FISCHER, Élodie GALLET, Chloé LACOSTE et Thierry ROBIN

Contact : elodie.gallet(at)univ-orleans.fr et/ou thierry.robin(at)univ-orleans.fr 

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